« A Versailles, on ne plaisante pas avec l’ordre. La nature obéit au jardinier, la nature obéit au monarque. Même le végétal, quand il est tout seul, se doit d’avoir une forme géométrique pour bien montrer qu’il ne fait pas ce qu’il veut.”
Jacques Coulon
Introduction
A travers ce compte rendu structuré en trois parties, nous souhaitons mettre en valeur les points saillants de la visite des trois sites organisée par le Master en septembre 2018 : le château de Versailles, dont la visite fut assurée par Daniella Malnar du service des fontaines, le site de Marly ainsi que celui de Noisy Le Roi, visites effectuées par Bruno Bentz. Nous prenons le parti pris de « survoler » différents points critiques qui nous ont été donnés à débattre durant cette journée de septembre 2018. Pour ce faire, nous aborderons dans un premier temps la question de la technique et du territoire, dont les enjeux politiques (la commande) sont toujours sous-jacents. Les chantiers industriels seront ensuite traités comme « lieux de savoirs » : par la circulation de ces derniers, par les archives laissées par l’histoire, mais également comme témoignages historiques mutant en témoins d’enjeux contemporains. Enfin, c’est sur la conservation et l’accessibilité de certains lieux visités que nous nous sommes attardé. Engager une recherche à partir du vivant nous permet de « suivre » la circulation de certaines idées et de techniques. Les coquillages, ou autres animaux marins utilisés dans les constructions nous donnent de nouvelles informations quant à la circulation de tels artefacts à cette époque, nous permettant ainsi de mettre en perspective certaines lectures anthropologiques actuelles.
I. La technique et le territoire : des enjeux politique
1. La technique et territoire : hydraulique et gigantisme
L’implantation d’une technique s’est toujours implanté sur un territoire particulier. En effet, la topographie du territoire va conditionner la manière dont un système technique va être conceptualisé et prendre forme. A ce titre, le système hydraulique de Versailles est un cas d’étude intéressant dans la mesure où les fontaines du château revêtent une importance majeure dans la représentation de la grandeur du souverain. La construction d’un château, d’une villa, ou d’une architecture ne se fait pas sans l’étude préalable du terrain, et c’est pour cette raison même que nous pouvons parler de « territorialisation des activités industrielles ». D’un part, le château de Versailles est placé sur une colline. A l’époque de Louis XIV, le jardin de Versailles possédait un réseau de distribution de l’eau qui partait des réservoirs de Montbauron, au nord-est du château, et alimentait les grands réservoirs sous terre situés sous la terrasse. De là se ramifiaient les canalisations pour toutes les fontaines de la perspective, du parterre des bosquets placés dans le secteur sud du jardin. Montbauron alimentait également les deux réservoirs de l’aile, qui approvisionnaient tous les grands jets du parc du côté nord. Ce système, appelé système gravitaire consiste à mettre en place un réseau de distribution d’eau permettant d’alimenter en eau potable des villages et des petites villes à partir d’une source ou d’une étendue d’eau située en hanteur, sans avoir recours à la mise en place de pompe. La même eau s’écoulait de bassin à bassin et ceci pour les pièces d’eau du jardin. La recherche des plus beaux effets d’eau, et donc de l’eau de manière générale, sera toujours au cœur de la politique royale. En 2011, Catherine Szanto consacrait une très belle thèse à ce sujet, intitulée « Du promeneur dans le jardin : de la promenade comme acte esthétique. Regard sur les jardins de Versailles ».[1] Elle analysait les descriptions des promenades relatées dans les traités de l’art des jardins, et étudiait la composition spatiale et l’expérience, en croisant une approche sur le mouvement et la dynamique même du jardin.
La machine de Marly, gigantesque dispositif de pompage des eaux de la Seine, sera construite après la cascade de Saint Cloud, réalisée par le frère du roi. En effet, en 1658, Louis XIV acquiert le château de Saint-Cloud, ancien domaine des Gondi (qui possédaient le château de Noisy le Roi), pour son frère, Monsieur, duc d’Anjou, second fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, et futur Philippe d’Orléans (1640-1701). « Monsieur » fait alors entreprendre de 1663 à 1667 d’importants travaux en demandant à son architecte, Antoine Le Pautre, non seulement d’agrandir le château mais aussi d’imaginer et de réaliser une « Grande Cascade », remarquable ouvrage hydraulique s’étendant sur 39 mètres de façade. La jalousie de Louis XIV et la volonté d’égaler ce que faisait son frère, selon l’archéologue Bruno Bentz, ou encore Gérard Sabatier, spécialiste de la monarchie française du XVIIème siècle, se trouve certainement à l’origine des grands travaux de Marly. Ainsi annexée à l’appareil de propagande du Roi-Soleil, la machine de Marly devint un objet de réflexion. Elle invitait le visiteur à méditer sur le pouvoir et la puissance du roi. La comparaison de l’État avec une machine était alors déjà habituelle. On faisait le plus souvent appel à l’image du mouvement d’horlogerie afin d’illustrer le premier principe de la théorie du pouvoir absolu.
2. La technique et ses acteurs
Versailles est le lieu de l’innovation technique par excellence. En effet, le système hydraulique est particulièrement intéressant dans la mesure où il est un reflet des techniques de fonderies de l’époque Louis XIV mais également de périodes plus anciennes. Nous évoquerons ici une technique particulièrement importante à Versailles : celle de la soudure à la louche. Sous le dôme de Latone, se trouvent trois gradins principaux : le dernier se situe au-dessus et tient la statue de Latone. Le pilier central tient toute la fontaine. Autour de ce pilier, se déploient trois couronnes de distributions, la petite, l’hexagonale et la grande. Les tuyaux habituellement en fonte sont, sont en plomb sous le dôme. La conduite hexagonale, de 40 centimètres, est exceptionnelle. Ce tuyau sert de nourrice, et, jouant le rôle de réservoir, il permet ainsi de créer des effets d’eau. La soudure à la louche est une pratique datant du XVIIème siècle : le plomb est d’abord chauffé dans un chaudron pour atteindre la température idéale de 327°, et est versé à la jonction de deux canalisations, pour recouvrir la surface d’assemblage. Les canalisations et les outils doivent être chauffés au préalable afin d’éviter le choc thermique au contact du plomb liquide. Le fontainier sculpte le plomb à l’aide d’un fer et d’un bruleur qui permet de garder le plomb et les outils à température élevée. Est appliquée, ensuite, une cire qui permet la glisse du fer et la régularité du motif de la soudure. Les fontainiers réalisent un cotelage afin de compacter le plomb et ainsi conférer un aspect esthétique a la soudure. Une fois solidifié, le plomb superflu est coupé afin de finaliser sa forme.
Durant la visite, nous apprenons qu’à l’époque de Louis XIV, Colbert avait rédigé une note destinée aux maitres fontainiers en charge du service des fontaines. Les fontainiers, au nombre maximum de douze, devaient loger au château d’eau, n’avaient pas le droit d’aller habiter ailleurs, ni a des jours de congés, et devaient se rendre toujours disponibles. Il existait plusieurs catégories de fontainiers : les grands maitres fontainiers, les fontainiers (qui savaient souder), et les garçons fontainiers qui avaient pour mission d’assurer le bon fonctionnement de l’ensemble. S’il y’avait une casse, il fallait qu’elle soit réparée dans la journée. Si celle-ci n’était pas réparée, de l’argent été retirée au maitre fontainier, qui était dans l’obligation de réussite et de maintien du réseau. Ainsi, le concept d’« invention technique » étudié par Liliane Hilaire-Pérez permet de montrer qu’au siècle des Lumières, « les pratiques technologiques novatrices résultent de conditions multiples : mise en place d’une politique étatique favorable aux inventions avec une protection des inventeurs par des privilèges accordés avec modération, ce qui doit éviter de freiner l’innovation et le libre jeu du marché ; rôle conféré à l’expertise de grandes institutions comme l’Académie des Sciences ou le Conseil du commerce ; formes et stratégies de l’investissement qui rejoignent les nouveaux modes de commercialisation et de consommation. Les corps de métier qui imposaient règles et monopoles n’ont donc pas empêché l’innovation et ont même pu être intégrés dans des stratégies d’amélioration technique ».[2] Anne Blanchard retrace l’évolution progressive du statut et des fonctions des ingénieurs du roi à partir du règne d’Henri IV. Au XVIIIème siècle, on constate une spécialisation des acteurs, notamment la fonction d’ingénieur et d’architecte. C’est « la technique qui commande à l’édifice ». Les ingénieurs des grands corps de l’état sont les spécialistes de ce nouveau territoire qu’ils sont chargés de créer après avoir « décrit et expliquer l’espace ».[3]
1.3. Les jardins : entre cartésianisme et imaginaire poétique
Les notions de « belle nature » et de paysage entre en jeu dans l’articulation des objets du territoire, en s’opposant totalement à l’artificialisation de la nature, à son anthropisation. En effet, on creuse, à l’époque de Louis XIV, la terre afin de construire des étangs artificiels, (étangs de Saint Quentin, de Rambouillet) on construit des bassins à Marly, etc.
En ce qui concerne la grotte visitée sur le site de Noisy, il s’agissait en réalité d’un pavillon de jardin semi-enterré permettant, entre autres, d’offrir un peu de fraîcheur aux occupants par temps de grosse chaleur. Elle se distingue extérieurement des « casini » ou « studioli » également érigés dans les jardins à cette période, par sa façade qui se prolongeait sur le mur de soutènement de la terrasse supérieure et donnait à l’ensemble une présence monumentale. L’eau était d’ailleurs présente sous la forme d’un puissant jet prenant source au fond de la grotte et jaillissant à la surface par une ouverture aménagée à cet effet dans le toit de la grotte. La déclivité générale du domaine, de 28 mètres, permettait de mettre en place un système gravitaire faisant de chaque terrasse une scène pour le spectacle que proposaient les dix bassins et la fontaine de la grotte, mais il s’agit toujours d’une grotte artificielle. D’autre part, le parc de Marly se voulait une préfiguration du jardin à l’anglaise du XVIIIème siècle, qui laisse davantage place au sauvage que le jardin à la française.
Nous remarquons également ce paradoxe à Versailles. Le jardin apparaît comme un entre-lieu qui se situe entre influence d’une philosophie cartésienne et à la mise en place d’une mythification du paysage. En effet, dans son livre Les origines du développement du style formel des jardins français[4], Kenneth Woodbridge s’interrogeait brièvement sur un pittoresque propre à cette période des débuts d’André Le Nôtre. Apparaît le fait que le caractère rectiligne et extrêmement ordonnancé de la composition du jardin participe certainement à l’émergence d’un imaginaire, permis par la rationalité. La passion de Le Nôtre pour l’art de la gravure est connue, et l’on sait qu’il fit relier douze de ses cent trente volume d’estampes en maroquin rouge, parmi lesquels, ceux des œuvres de Raphaël, Rembrandt ou Vouet, des portraits de Van Dyck et de Nanteuil, ainsi que toutes les « festes de Versailles » par Silvestre le Pautre.[5] Versailles fait l’objet d’une véritable étude dont la poésie rejaillit plus particulièrement dans la littérature de l’époque. Ainsi, dans son ouvrage de 2015[6], Grégory Quenet défend une « histoire environnementale de la France » et conclu en une interrelation entre nature et culture à Versailles. En effet, il « prouve (…) que la résolution de ces deux problèmes n’a strictement rien d’un « choc écologique », manifestation de la volonté d’un monarque tout puissant de faire plier, brutalement, radicalement et définitivement l’espace et la nature. Bien au contraire, « l’autorité du maitre de se n’est pas imposée […] elle a essayé de s’adapter à des difficultés qui n’avaient pas été anticipées, procédant par faux pas, réagencements, expérimentations au gré de dynamiques environnementales jamais maitrisées ».
II. Les chantiers industriels comme lieux de connaissances, d’hier et de demain
2.1 Les techniques dans le temps : la question de la circulation des savoirs
« Les connaissances techniques circulent activement. Elles sont transmises par de multiples réseaux – privés et publics –, au gré de stratégies multiples et des divers régimes d’ouverture des savoirs, au sein de familles, de partenariats, de corporations. Nombre de supports sont mobilisés : verbaux et non verbaux, ainsi les produits et les artefacts porteurs de savoirs prescriptifs – prototypes, modèles, moules, patrons ; oraux – la parole, le contact – et scripturaires – y compris les dessins, les planches, les schémas. »[7] écrivent Liliane Pérez et Catherine Verna dans leur article de 2011 portant sur la circulation des savoirs techniques. En effet, un grand nombre de Wallons vinrent travailler sur le chantier de Versailles et plus particulièrement sur la machine de Marly. Ils possédaient un savoir-faire acquis par les travaux d’hydraulique dans les mines. Beaucoup s’exilèrent aussi à cause des difficultés économiques rencontrés dans une Wallonie ravagée par les guerres. Illettrés, les frères Sualem étaient issus d’une famille de maîtres-charpentiers des mines de Liège. Ils avaient travaillé pour les mines du comte d’Arenberget pour celles de l’abbaye du Val-Saint-Lambert, à Liège. Ils firent également venir des membres de leur famille, charpentiers ou menuisiers. Les frères Sualem étaient les seuls à maîtriser le mécanisme de commande à distance, la feldstange nécessaire au bon fonctionnement de la machine de Marly. Les principaux artisans qui ensuite assureront son entretien seront d’ailleurs ces Wallons. Les jardins apparaissent donc comme de véritables « lieux de savoir » et de partage des connaissances.
Si l’on prend le cas du bosquet du Levant, à Marly, ce dernier apparaît comme une véritable source d’inspiration pour Pierre Ier Le Grand. Issu de la dynastie des Romanov, fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch (1645-1676) et de Nathalie Narychkine (1651-1694), Pierre Ier (1672-1725), vingt ans après la « Grande Ambassade » qui l’a mené une première fois en Europe en 1697-1698, entreprend un nouveau voyage en Occident. Il atteint la France le 21 avril 1717 et y demeure jusqu’au 21 juin suivant. À Versailles où il fait étape deux fois, il est logé au Grand Trianon, du 24 au 26 mai puis du 3 au 11 juin 1717. Pierre Ier Le Grand rivalise avec Versailles dans son Palais de Peterhof.
Toutefois, durant la visite, nous avons eu peu de temps afin de mettre en lumière le fait que de 1685 jusqu’à la Révolution française, une seule famille règne à la tête des fontaines et Grandes eaux de Marly et se transmet le poste sur quatre générations : les Vitry. « Ces fidèles serviteurs de la monarchie créent, entretiennent, réparent les fontaines des jardins et font jouer les Grandes eaux devant le roi et la cour. Leur savoir-faire exceptionnel fait que cette famille sert trois rois de France successifs, durant plus d’un siècle » remarque Eric Soullard dans une communication datant de 2012.[8] On note donc un double mouvement : non seulement les savoirs se diffusent à l’international, mais ils restent, sur le territoire, aux mains de dynasties puissantes de fontainiers (accoudées au monde de la finance) se succédant sur quatre ou cinq générations, et auxquelles le roi accorde sa confiance.
2.2. Patrimoine industriel et iconographie : l’intérêt des archives
L’iconographie, ou l’image de l’industrie a notamment été abordée lors de la visite. Avant de visiter la fontaine de Latone, une illustration (la planche IX) issue de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert est visible sur un cartel explicatif placé à l’intérieur d’une des galeries. Celle-ci est intitulée « forge ou l’art du fer », et est censée représenter fidèlement la technique de fonte nécessaire à la fabrication des tuyaux. L’image suggère le fait qu’une seule fusion est nécessaire à la construction d’un tuyau. Le creuset se situe au pied du haut fourneau, et la fonte (alliage de fer et de carbone) donne un mélange de fer très carburé. Un objet se trouve à la sortie du haut fourneau. Toutefois, l’histoire nous démontre le fait que la réalisation des objets se faisaient grâce à une seconde fusion – en ayant refondu la gueuse – et qu’il n’est pas certain que les objets soient produits au sortir du haut fourneau. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert s’appuie sur différents sites (forge de Buffon a Montbard, qui a été redessinée). A ce titre, un colloque datant de 2008 questionnait le statut de l’image d’industrie et ses usages (Université de technologie, Belfort Montbéliard). La visite démontre l’importance de poser un regard critique et prudent sur les images, qui sont toujours imbriquées dans des systèmes politiques.
A l’époque de Louis XIV, il existait déjà certainement une stratégie de représentation du travail de la forge. Par ailleurs, une journée d’étude consacrée à Tommaso et Alessandro Francini, à l’hydraulique et fontaines ornementales en France (1590-1640) fut organisée en 2014 par l’institut national d’histoire de l’art. L’intervention de Gilles Bultez et de Daniella Malnar mettaient en lumière le fait que les représentations transmises par des estampes et des traités d’hydraulique permettaient de partager les connaissances sur la mise en place d’infrastructures et d’objets hydrauliques, tels les tuyaux en plomb, les robinets à boisseau et les ajutages.
2.3 Des territoires industriels face aux enjeux contemporains : comment trouver de l’eau à Versailles ?
Comme le remarque justement Patrick Fournier dans son article, « Les enjeux sont à la fois politiques (qui détient le pouvoir sur l’espace ?), économiques (la maîtrise des irrigations constituant une source de revenus importante) et environnementaux (comment préserver la richesse foncière menacée par des événements climatiques ou hydrologiques exceptionnels ?) »[9]. La visite de la fontaine de Latone a permis de croiser enjeux passés et enjeux contemporains. En effet, elle fonctionne selon un système semi fermé, mais depuis peu, la France fait face à des vagues de chaleur de plus en plus longue, ce qui provoque une asséchement des réservoirs. Aujourd’hui, la hauteur du grand canal s’élève à 1,35, contre 1,90 à l’origine. Le problème étant que cinq centimètres plus bas se trouve simplement de la vase. En somme, seulement 5 centimètres d’eau sont exploitables. La machine de Marly n’est plus fonctionnelle, mais le service déploie désormais des moyens considérables afin de retrouver les systèmes originaux des étangs, ainsi que l’eau potable pour les alimenter : les sources que Louis XIV avait exploitées au départ.
Il est donc nécessaire de connaître l’histoire d’un lieu afin de trouver des solutions à ce genre de contraintes, l’objectif étant de revenir aux premières méthodes de recherches hydrauliques : c’est à dire, repérer les anciens réservoirs, les aqueducs, c’est le cas de Choisy par exemple. En effet, une dizaine de résurgence d’eau de source peuvent être trouvées autour du château. Les ingénieurs hydrauliques tentent de reconnecter les eaux de sources sur le grand canal. Certains aqueducs sous terrain peuvent être un peu envasé, mais la maçonnerie est intacte. Si l’on veut restaurer les aqueducs, il faut faire attention aux mortiers que l’on va utiliser pour faire les joints : ces joints doivent être poreux, ce qui va permettre de drainer toute l’eau qui se trouve dans la terre. Aussi, le patrimoine scientifique se trouve confronté à de nouveaux problèmes liés au changement climatique. Un récent rapport de l’UNESCO[10] mettait en exergue les différentes contraintes auxquels les patrimoines font déjà face aujourd’hui.
En 2017, l’actualité signalait déjà l’inquiétant déclin du Potager du roi – classé au patrimoine mondial de l’humanité – à Versailles. Aussi, pour certains agronomes travaillant à Versailles, « on n’est pas ici face à l’urgence de type ouragan ou tremblement de terre. Mais il est primordial de réfléchir aujourd’hui à comment maintenir l’ambiance du jardin, comment faire pour que nos formes fruitières, nos alignements d’arbres… correspondent aux enjeux écologiques et économiques de demain »[11]. Bernard Le Sueur, dans son article intitulé « les ressources patrimoniales des services de la navigation », présent dans l’ouvrage Archives, objets et images des constructions de l’eau du Moyen Age à l’ère industrielle[12], parle de « flurbisation », mouvement consistant à la redécouverte des cours d’eau ; ainsi que d’une « explosion des manifestations culturelles autour de la voie d’eau », qui serait conjugué à « un engouement pour le patrimoine ». Nous pouvons donc nous interroger sur la nécessité d’une sensibilisation du public à la problématique de l’eau, tiraillée, on le voit, entre de multiples contradictions.
III. La question du respect et de la conservation du patrimoine
3.1. La grotte de Noisy : l’archéologie du vivant
L’archéomalacologie, rarement étudié dans le champ archéologique et du patrimoine de manière générale, est une discipline scientifique rattachée à l’archéozoologie qui se consacre à l’étude archéologique des mollusques (qu’ils soient terrestres, dulcicoles ou marins) et de leurs rapports avec l’Homme. Cet axe d’étude relativement récent a pu se constituer grâce à la réunion de deux facteurs majeurs : d’un côté l’émergence de techniques archéologiques qui ont permis la prise en compte de plus en plus importante de données jusqu’alors inexploitables et de l’autre, ainsi qu’une nouvelle approche de l’Homme et de son milieu qui tend à s’intéresser à des domaines jusqu’alors négligés par l’archéologie. Une conférence internationale d’archéomalacologie eut lieu en 2012 à Cairns, en Australie (CNRS, ICAZ Archaeomalacology working group), et avait pour but de répondre aux questions suivantes : comment cette discipline peut apporter des réponses pertinentes sur des sujets aussi variés que : les modèles de mobilité, les changements environnementaux et leurs impacts sur l’homme, les régimes de subsistance, les réseaux commerciaux et les changements à travers le temps des êtres humains en tant qu’espèce ?
Hervé Brunon dresse, dans sa thèse datant de 2007[13], un état de lieu des connaissances concernant les grottes de le Renaissance. Ainsi, « installé sur une zone de forte rupture de pente dans un système de jardins en terrasses, selon un agencement topographique étudié par Françoise Boudon (1999), ce pavillon, déjà décrit en 1599, apparaît plus tard en élévation, plan et coupe dans les gravures de Jean Marot. Un salon octogone, sur lequel se greffaient de petits cabinets, accueillait notamment un buffet de rocailles dont subsiste un dessin par l’architecte allemand Christophe Pitzler. L’état initial est très probablement rendu dans une coupe de la collection Cronstedt (Nationalmuseum de Stockholm), qui figure un décor de congélations et de coquillages. Par rapport aux gravures de Marot, d’importantes différences de voûtement et l’absence de second étage laissent présumer des transformations ultérieures au XVIIe siècle, vraisemblablement pour François Bossuet. En outre, ce précieux document reflèterait selon Léonard N. Amico (1996) l’émergence d’une tendance nouvelle de la grotte rustique, où s’affirment le goût « pour une grâce étudiée et une définition architectonique précise », écrit Hervé Brunon dans sa thèse. Selon Bruno Bentz, l’esthétique de cette grotte était particulièrement rare à cette époque. En effet, il existe cinq mètres de stratigraphie de vestiges. Les coquillages étaient tenus dans le plâtre, et possédaient une valeur artistique particulière. Le décor de coquillages présente d’ailleurs une vingtaine de variété, dont beaucoup de strombus. D’où viennent ces coquillages ? ont-ils été achetés vivants ? Ont-ils été récoltés morts ? Proviennent-ils de sites géologiques, de la mer ? L’étude d’un tel édifice et plus spécifiquement des êtres vivants – leur mobilité, leur origine – qui le compose, permet d’obtenir des éléments historiques quant au processus de la commande. La mise en place d’une réflexion méthodologique et théorique, de problématiques diverses, d’outils et de techniques d’analyse adaptées prouve que leur étude peut contribuer à la compréhension des systèmes socio-économiques passés. Ces ressources peuvent témoigner d’articulations entre plusieurs systèmes techniques. Cette approche sensible du patrimoine est particulièrement intéressante, car en effet, suivre l’histoire des non-humains permet parfois de poser un regard neuf et « réactualisé » sur l’histoire socio-économique d’un espace. C’est ce que montre parfaitement l’anthropologue américaine Anna Lowenhaupt Tsing, dans son ouvrage Le champignon de la fin du monde, sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, paru en 2015[14].
3.2. Les nouvelles méthodes de mise en valeur du patrimoine : sauver le patrimoine archéologique ? Le cas des vestiges de Noisy Le Roi
Les différents lieux visités au cours de la journée ont mis l’accent sur la nécessité de prendre en compte les vestiges archéologiques : en particulier à Noisy Le Roi. La notion de patrimoine archéologique, impliquant propriété, responsabilité et partage, prend forme avec les temps modernes. Alors que les souverains médiévaux s’appuyaient sur la doctrine des « trésors » pour s’approprier les vestiges les plus précieux trouvés sur leur territoire, dès la Renaissance cette possession va s’accompagner d’une volonté de mise en valeur. Aujourd’hui, les fouilles sont extrêmement règlementées. Par la loi du 27 septembre 1941, les fouilles archéologiques sont soumises au contrôle de l’état, et nécessitent par là même une « autorisation de fouille ».
Plusieurs types de fouille sont possibles. Tout d’abord, les fouilles programmées, qui correspond à un chantier telle que la grotte de Noisy Le Roy. Puis, les fouilles préventives, qui sont mise en place à l’initiative des archéologues compétents lors de chantiers extérieurs à l’archéologie et permettant d’évitant que le patrimoine ne soit détruit lors des travaux d’aménagement. La visite des vestiges de la grotte de Noisy a permis d’aborder les nouvelles méthodes de conservation-restauration, de visualisation de données, face à un patrimoine invisible. En effet, l’enjeu de conservation, sur un site tel que celui de Noisy Le Roi, est particulièrement intéressant. Que faire après avoir découvert les vestiges de la grotte ? Faut-il les déplacer afin de les exposer dans un musée, ou les laisser en pleine forêt, à leur place d’origine en les protégeant ? Bruno Bentz nous a précisé que la photogrammétrie a été faite sur tout l’ensemble du site. On peut se demander quel pourrait être l’avenir d’un tel patrimoine. En effet, le Service territorial de l’architecture et du Patrimoine stipule que « tout vestige immobilier archéologique n’est pas à conserver ; tout dépend de son état de conservation, de sa rareté, bref, de son intérêt historique et esthétique ». Ainsi, comment juger de critères esthétiques en ce qui concerne les vestiges archéologiques ? Ceux-ci, lorsqu’ils sont significatifs et qu’ils le nécessitent, peuvent faire l’objet d’une mesure de protection au titre des monuments historiques (loi du 31 décembre 1913). La demande de protection est à adresser au service régional de l’archéologie. Le conservateur régional de l’archéologie instruit le dossier qui sera ensuite examiné par la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), créée par décret du 5 février 1999. Néanmoins, nous pouvons nous poser la question de la pertinence d’une telle procédure dans des cas comme celui de Noisy où rien ne paraît réellement esthétique, mais appartient à une histoire qui dépasse le lieu même, et est donc d’une importance capitale pour comprendre l’histoire de France et l’enchainement des événements.
De plus, l’approche selon laquelle une personne unique devrait avoir droit de regard sur les archives, et la fouille défendue par Bruno Bentz, peut-être discutable. Selon lui, il est dangereux de faire la séparation entre l’archiviste et l’archéologue. En revanche, si cette approche a pu être mise en place avec succès sur le site de la fouille de Noisy, ce n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît ; car il s’agit de deux métiers distincts impliquant des actions diverses, et qui sont parfois impossibles à mener de front, par l’importance de la documentation, ou encore, celle du chantier. De plus, un regard unique posé sur l’histoire ou un fait archéologique pose toujours la question de son objectivité.
3.3. Noisy, Marly, Versailles : un défi d’accessibilité ? Un problème de déontologie ?
Le plus troublant, lors de cette visite d’une journée sur les sites de Versailles, Marly et Noisy, fut certainement les différences dans la mise en valeur du patrimoine et les disparités en termes de médiation de l’information à l’intérieur des trois sites. Si Versailles est un lieu touristique avéré, particulièrement fréquenté même après la période estivale, le site de Marly semble complètement à l’abandon. En effet, seconde demeure du Roi, Marly ne bénéficie que d’une attention réduite concernant l’importance qu’eut pu avoir ce lieu durant la période moderne. Les collections du Musée Promenade, malgré tout, retracent l’histoire du domaine de Louis XIV, son évolution sous Louis XV et Louis XVI. Une partie du parcours est consacrée à la célèbre machine de Marly, « huitième merveille du monde ». Cependant, lors de notre arrivée sur le site, aucun panneau explicatif n’était présent afin d’appuyer l’importance de ce lieu qui participa pourtant à la grandeur du domaine, mais également à celle du château de Versailles. Le charme étrange et envoûtant que dégage le domaine pallie heureusement au manque d’informations, qui auraient eu l’avantage d’éclairer le promeneur sur l’histoire qu’il est en train de fouler. Comment penser la médiation au public d’un « invisible » et non disparu ? Comment faire pour que cette invisibilité devienne gage de discussion et de participation ? Ne pourrait-on pas penser une déontologie en terme de médiation du patrimoine invisible ? Cette question nous semble passionnante, dans l’entre-deux mondes dans lequel nous nous situons. Le numérique semble, de prime abord, être la solution la plus « flexible » dans le fait d’agréger différentes données en vue de valoriser l’histoire d’un monument qui ne serait plus visible. Mais cette reconstitution ne détruirait-elle une part d’imaginaire et de fantasme appartenant au promeneur ?
L’abreuvoir restauré en 2006 et orné des Chevaux de Marly sculptés par Guillaume Coustou, la place des Coureurs, le socle de l’ancien château ose rappeler la splendeur du domaine qui n’est pourtant aucunement documenté. « Louis XIV avait construit Versailles pour la cour de France… Marly, pour ses amis », écrit Saint-Simon. Ainsi le site de Marly apparaît comme une solution afin d’éloigner la fausse image d’un Louis XIV enfermé dans son luxurieux château de Versailles. Mais Vincent Moroteaux[15] présentait déjà la question dans son ouvrage : « comment traiter de l’histoire d’un domaine historique ? Faut-il, comme l’idée semble s’imposer au premier abord, la considérer comme un tout et par conséquent mener de front l’évolution architecturale, décorative et paysagère en même temps que la relation des événements qui s’y sont produits ? ». Les vestiges de l’ancien château de Noisy Le Roi, dont la propriété passa de mains en mains dès le XIIIème siècle, sont également fort peu documentés. Vers 1654, la famille de Gondi vend Noisy à François Bossuet. En 1675 le château est adjugé au roi, qui l’année suivante achète la terre. La seigneurie est incorporée au Grand Parc de Versailles et le village prend le nom de Noisy le Roi. Ce lieu nous semble indissociable à la compréhension de l’histoire mais également de la géographie du territoire, menant à Versailles.
Conclusion
Le territoire apparaît donc comme un point clé dans la construction du pouvoir et de la technique. A travers lui, des enjeux de connaissances, de circulation et la spécialisation progressive, ainsi que l’apparition de nouveaux métiers, vient opposer/compléter la logique cartésienne et ouvre à l’imaginaire poétique des jardins.
Les techniques sont à considérer sur la longue durée. La circulation des savoirs s’accentue de siècle en siècle, renforçant le pouvoir et sa représentation, qui vient s’inscrire dans une iconographie technique particulière à un moment précis de l’histoire.
Le changement climatique oblige les acteurs du patrimoine à déchiffrer l’histoire passée et futur afin de trouver des solutions logiques et durables dans les modes de valorisation et de conservation. A ce titre, la question de l’archéologie du vivant et des nouveaux modes de recherche, les nouvelles entrées permises par l’interdisciplinarité, élargissent notre manière de percevoir ce patrimoine.
Si les nouvelles méthodes de mise en valeur des connaissances du patrimoine sont permises par le numérique et les reconstitutions 3D, n’en demeure pas moins la question de l’accessibilité et de la compréhension des sites archéologiques et monumentaux à travers une médiation in situ ; une médiation à laquelle les habitants d’un territoire pourraient participer.
Bibliographie
Ouvrages
Farhat Georges, (dir.) André Le Nôtre, Fragments d’un paysage culturel, institutions, arts, sciences et techniques, Domaine de Sceaux, Musée de l’Ile de France, 2006, 300p.
Lowenhaupt Tsing Anna, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, Ed. La Découverte, 2015, 415p.
Maroteaux Vincent, Marly, L’autre palais du Soleil, Ed. Vogele, 2002, 255p.
Quenet Grégory Versailles, une histoire naturelle, Paris, La Découverte « Sciences humaines », 2015, 220p.
Woodbridge Kenneth, Princely Gardens: The Origins and Development of the French Formal Style, Londres, Random House Incorporated,1986, 320p.
Ressources en ligne
Gabor Mester de Parajd, « Le domaine de Marly aujourd’hui », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], | 2012, mis en ligne le 18 décembre 2013, consulté le 13 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/crcv/11953 ; DOI : 10.4000/crcv.11953
Liliane PÉREZ et Catherine VERNA, « La circulation des savoirs techniques du Moyen-âge à l’époque moderne. Nouvelles approches et enjeux méthodologiques », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 16 | 2009, mis en ligne le 20 mai 2011, consulté le 09 octobre 2018. URL : http://journals.openedition.org/traces/2473 ; DOI : 10.4000/traces.2473
Fournier Patrick, « Aménagements hydrauliques et structuration de l’espace : les métamorphoses de l’eau en Provence et Comtat », Dix-septième siècle, 2003/4 (n° 221), p. 585-601. DOI : 10.3917/dss.034.0585. URL : https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2003-4-page-585.htm
Les eaux de Marly aujourd’hui », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], 2012, mis en ligne le 13 juillet 2012. URL : http://crcv.revues.org/11915 ; DOI : 10.4000/crcv.11915
Thèses
Hervé Brunon. « Grottes de la Renaissance en France : état de la question ». Philippe Morel, dir. Les décors profanes de la Renaissance française. Nouvelles hypothèses : Journée d’étude organisée par le Centre d’Histoire de l’Art de la Renaissance, Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Philippe Morel, Paris, 19 juin 2004, Jun 2004, Paris, France. non déterminé, pp.non déterminé, 2007.
Catherine Szanto. « Le promeneur dans le jardin : de la promenade considérée comme acte esthétique ». Regard sur les jardins de Versailles. domain_other. Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis, 2009. Français.
[1] Catherine Szanto. Le promeneur dans le jardin : de la promenade considérée comme acte esthétique. Regard sur les jardins de Versailles. domain_other. Université Paris VIII Vincennes-Saint Denis, 2009. Français.
[2] Ibid.
[3] Patrick Fournier, « Une histoire des techniques pour quoi faire ? Quelques orientations pour la période moderne. », Siècles, 22 | 2005, 95-107.
[4] Woodbridge, Kenneth, Princely Gardens: The Origins and Development of the French Formal Style, Londres, Random House Incorporated,1986, 320p.
[5] Georges Farhat, (dir.) André Le Nôtre, Fragments d’un paysage culturel, institutions, arts, sciences et techniques, Domaine de Sceaux.
[6] Grégory Quenet, Versailles, une histoire naturelle, Paris, La Découverte « Sciences humaines », 2015, 220p.
[7] Liliane Pérez et Catherine VERNA, « La circulation des savoirs techniques du Moyen-âge à l’époque moderne. Nouvelles approches et enjeux méthodologiques », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 16 | 2009, mis en ligne le 20 mai 2011, consulté le 10 décembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/traces/2473 ; DOI : 10.4000/traces.2473
[8] Cet article fait partie des actes du colloque « Marly : architecture, usages et diffusion d’un modèle français » (31 mai, 1er et 2 juin 2012, château de Versailles) publiés sur le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles. L’enregistrement audio de la communication au colloque est disponible sur Internet Archive.
[9] Fournier Patrick, « Aménagements hydrauliques et structuration de l’espace : les métamorphoses de l’eau en Provence et Comtat », Dix-septième siècle, 2003/4 (n° 221), p. 585-601. DOI : 10.3917/dss.034.0585. URL : https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2003-4-page-585.htm
[10] Case Studies on Climate Change and World Heritage (UNESCO, 2007) Traduction française : Augustin Colette.
[11] «A Versailles, l’inquiétant déclin du Potager du roi », octobre 2017, édition du soir.
[12] Bernard Le Sueur, « Les ressources patrimoniales des services de la navigation », in Liliane Hilaire Pérez, Dominique Massounie, Virginie Serna, Archives, objets et images des constructions de l’eau du Moyen Age à l’ère industrielle, ENS Editions, 1999, p67.
[13] Hervé Brunon. « Grottes de la Renaissance en France : état de la question ». Philippe Morel, dir. Les décors profanes de la Renaissance française. Nouvelles hypothèses : Journée d’étude organisée par le Centre d’Histoire de l’Art de la Renaissance, Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Philippe Morel, Paris, 19 juin 2004, Jun 2004, Paris, France. non déterminé, pp.non déterminé, 2007.
[14] Lowenhaupt Tsing Anna, Le champignon de la fin du monde, Sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, Ed. La Découverte, 2015, 415p.
[15] Vincent Maroteaux, Marly, L’autre palais du Soleil, Ed. Vogele, 2002, 255p.