Regard patrimonial sur le Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives

Visite au Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives 

Paris-Saclay 

« Mon béton est plus beau que la pierre. Je le travaille, je le cisèle. […] J’en fais une matière qui dépasse en beauté les revêtements les plus précieux. […] Le béton est une pierre qui naît et la pierre naturelle est une pierre qui meurt ».  

Auguste Perret

“Il est au fond paradoxal de parler de société de la connaissance, tant cette société au contraire, me semble-t-il, inhibe le développement de la connaissance sur le long terme.”

 Jean Marc Lévy-Leblond

Introduction

Le Musée de la Toile de Jouy, créé en 1977 par le maire Jacques Toutain, qui souhaitait « faire renaître dans les mémoires la « Manufacture des Toiles de Jouy », manufacture fondée en 1760 par l’entrepreneur et imprimeur Christophe-Philippe Oberkampf, se situe désormais au Château de l’Eglantine. Si la visite de ce musée soulève des questions importantes concernant l’implantation d’une structure muséale sur le territoire d’une manufacture dont les bâtiments principaux ont disparu (déterritorialisation patrimoniale), de valorisation des collections et de datation des objets (parfois vagues), nous avons souhaité nous concentrer sur la visite de l’après-midi.

En effet, notre venue sur un site dont les activités sont tenues secrètes nous est apparu comme une véritable chance, et l’occasion de discuter un patrimoine encore peu évoqué, concrètement, par les professionnels de la culture : celui de la patrimonialisation du numérique. Au croisement de la science et de la politique, la recherche atomique présente des aspects complexes ; qui plus est lorsque cette complexité est mise en perspective avec des problématiques patrimoniales. Le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives), centre implanté à Saclay dans l’Essonne, se présente comme « l’un des dix centres de recherche du CEA. Il constitue un centre de recherche de d’innovations de premier plan au niveau européen. Plus de six mille personnes y travaillent. Il joue un rôle majeur dans le développement économique régional. Pluridisciplinaire, il exerce ses activités dans des domaines tels que l’énergie nucléaire, les sciences du vivant, les sciences de la matière, le climat et l’environnement, la recherche technologique et l’enseignement ». [1]

Le CEA est un organisme public de recherche. Placé sous la tutelle des ministres de l’énergie, de la recherche, de l’industrie et de la défense, le CEA mène des projets de recherche sur le nucléaire civil et le nucléaire militaire. En parallèle des activités de recherche, le CEA contribue à la compétitivité de la France et aux transferts des connaissances. Il fait partie des opérateurs de recherche connu, avec l’Agence pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), qui travaille sur l’entreposage et le stockage en couche géologique profonde, sur la collecte, la prise en charge des déchets radioactifs, sur l’ensemble du territoire.

Le CEA est tout orienté vers la recherche fondamentale, qui est partie prenante de la politique nucléaire nationale et internationale. Un colloque datant du 12 novembre 2018 posait la question[2] : comment parler et doit-on parler de patrimoine ou de patrimonialisation des sites nucléaires ? Nous nous attarderons sur certaines thématiques, tout en prolongeant la réflexion afin de l’implémenter sur le site de Saclay. En effet, quel avenir patrimonial pour un territoire nucléaire ?  Il s’agit d’une question que le CEA de Saclay est en train de se poser. En revanche, l’approche patrimoniale qui appartient au CEA, qu’elle vienne concerner des stratégies de médiation de la science ou encore, la mise en place d’un musée au sein du centre, ne va pas sans soulever des problèmes d’objectivité et d’une possible valorisation d’une activité industrielle sous couvert de médiation culturelle. Aussi, comment aborder la question du patrimoine nucléaire et de son histoire au sein d’un lieu qui participe à cette histoire et qui n’est pas « neutre » d’un point de vue moral, sur ces activités ?

La visite du CEA s’étant déroulée en deux temps, nous prenons le parti d’une présentation en deux temps. Nous retracerons l’histoire du nucléaire, ainsi que de ses controverses, pour nous attarder sur la place du patrimoine au sein du CEA à l’heure actuelle. Puis, sur notre visite au LARSIM, le Laboratoire des Recherches sur les Sciences de la Matière, nous permettra de nous attarder sur la vision de ce dernier concernant la médiation scientifique des objets.

I. Approche générale des lieux : le CEA, une enclave dans l’Essonne, entre ouverture et fermeture patrimoniale

1. L’histoire du CEA, l’architecture d’Auguste Perret, emblématique de la modernité et d’une culture d’entreprise très forte

Lors de notre arrivée sur le site de Saclay, la personne en charge de la visite nous a présenté, avant toute chose, l’histoire du nucléaire français. En 1789, le chimiste prussien Klaproth découvre l’uranium. En 1896, le physicien français, Henri Becquerel découvre le phénomène de la radioactivité naturelle. Pierre et Marie Curie, en 1898, découvrent le radium et le plutonium. Le noyau de l’atome est découvert par Rutherford, puis en 1934, c’est au tour de la radioactivité artificielle par Irène et Frédéric Joliot-Curie[3] d’être connu. Le premier réacteur nucléaire est mis en route en 1942 aux Etats Unis. En 1963, EDF produit ses premiers watts d’électricité d’origine nucléaire. Sous Valery Giscard d’Estaing, on parlera alors de « tout nucléaire français », avec la mise en service de réacteurs à uranium naturel graphite gaz (Marcoule, Chinon, Saint-Laurent, Bugey) et d’un réacteur à eau lourde et légère (Brennilis, Chooz A). Aujourd’hui, le nucléaire est source de production des trois quarts de l’électricité française, mais n’est pas l’activité fondamentale du CEA.

  

  1.                                                                        2.

Après la Seconde Guerre Mondiale, le général de Gaulle est convaincu de la nécessité de fonder un organisme national consacré à l’énergie nucléaire nouvellement découverte. Après avis du conseil d’Etat, le chef du gouvernement signe l’ordonnance du 18 octobre 1945 qui marque la création du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Frédéric Joliot se voit confier, à partir du 2 janvier 1946, le poste de haut-commissaire, chargé des questions scientifiques et techniques, alors que Raoul Dautry, premier Administrateur général du nouvel organisme, s’occupe des questions administratives et financières. Ces deux personnages emblématiques de la France de l’époque deviennent les deux premiers dirigeants du CEA. En 1948, le chantier du site de Saclay est confié à l’architecte Auguste Perret. Son ordre du béton armé repose sur le principe de « l’abri souverain », qui correspond parfaitement aux prérogatives du centre.

Le restaurant de Saclay [4] est peut-être le bâtiment le plus marquant de l’ensemble des édifices qui constitue cette « petite ville » à part entière. En 2011, une réhabilitation du restaurant s’imposait pour remettre aux normes le bâtiment, accroître ses performances énergétiques et répondre aux dernières exigences en matière de confort. La mission de maîtrise d’œuvre a été confiée à l’équipe d’Olivier Delaittre architecte. L’important étant que l’équipe projet du CEA s’est également appuyée sur l’expertise d’Ana Bela de Araujo, maitre de conférence et architecte conseil spécialiste d’Auguste Perret, récompensée en mai 2014 par le Prix de l’Académie d’architecture pour sa thèse « Le Centre d’études nucléaires de Saclay. L’architecture‐système d’Auguste Perret à l’épreuve de la science 1948‐1951 ».

Aussi, au-delà de l’aspect patrimonial, l’ensemble architectural fait véritablement la fierté du CEA. Aussi, et à première vue, un soin particulier est apporté à la conservation de l’esprit architectural d’Auguste Perret, car il est aussi parti intégrante de l’identité du lieu, mais également de la culture d’entreprise du CEA, qui désigne « l’ensemble de connaissances, de valeurs et de comportement qui facilitent sont bon fonctionnement, en étant partagé par la plupart des membres ». Nous avons constaté que cette culture d’entreprise qui s’incarne dans l’architecture et témoigne d’une histoire forte et récente, se prolonge par le personnel du CEA, dont les générations de scientifiques font souvent partie de familles qui se succèdent dans les laboratoires de recherche, comme ce fut le cas pour la personne nous ayant fait la visite du centre. La composition monumentale de Saclay ne va pas sans évoquer l’urbanisme versaillais. Les bâtiments sont percés de portes monumentales ornées de frontons, de chapiteaux et de pilastres. Pour donner du relief, créer de l’ombre, les colonnes sont d’ailleurs légèrement décollées des murs. La présence d’un bassin, de sculptures, montrent à quel point architecture et pouvoir sont imbriqués.

2. Parler de patrimoine ou de logique patrimoniale au CEA : la visite du bâtiment nucléaire, de l’exposition aux services des archives

La présentation de l’histoire du nucléaire par le membre du personnel du CEA n’a pas réellement mis en exergue les incidents nucléaires qui ont chaque fois un peu plus nui à l’image du nucléaire. Toutefois il est connu que « l’histoire du nucléaire en France est marquée par plusieurs dates considérées comme charnières : le plan Messmer en faveur du « tout nucléaire » (1974), la contestation du projet Superphénix à Creys-Malville (1976-1977), l’accident de Three Mile Island et ses répercussions dans l’industrie hexagonale (1979), la poursuite du programme électronucléaire par les socialistes français (années 1980), la crise de confiance provoquée par l’accident de Tchernobyl (1986), la controverse autour du centre de traitement des déchets nucléaires de La Hague (décennie 1990), la décision de construire la centrale EPR de Flamanville (2004-2005), le conflit autour de la radioactivité des mines d’uranium Areva d’Arlit, au Niger (décennie 2000). »[5]  Cette unilatéralité du discours est explicable par la profession de la guide.

Dans le second temps de la visite, et après une longue présentation de l’ensemble architectural, nous avons eu la chance de visiter un bâtiment nucléaire vide, et qui propose un « semblant » de médiation culturelle et scientifique : par la présence d’une exposition de Jacques Castan d’une part, ainsi qu’une maquette interactive présentant le fonctionnement d’une centrale – maquette qui fut à notre disposition quelques instants, sans que la personne en charge de la visite nous apporte d’autres précisions.

 .    

Photographies personnelles du bâtiment nucléaire, vide

A l’intérieur du bâtiment nucléaire se trouvait une exposition des affiches de radioprotection dessinées par Jacques Castan. Organisée dans le cadre des « 21ème rendez-vous de l’histoire » placés sous le thème de « la puissance des images » qui ont lieu du 10 au 14 octobre 2018, elle donne à voir, pour la première fois à l’extérieur de Marcoule, les affiches de Castan. Conçu comme des aides mémoire, ces images rappellent au travailleur les consignes de sécurité durant sa formation et l’invitent à maintenir une vigilance constante. « Devant une affiche « sérieuse », montrant brutalement le risque encouru, le travailleur réagit le plus souvent de manière ironique. Il ne faut pas oublier que l’affiche est toujours critiquée impitoyablement dans sa réalisation, et d’autant plus férocement qu’elle se veut plus éloquente . Par ailleurs, le travailleur, pendant son travail, regarde plus volontiers une affiche qui est en quelque sorte une récréation. L’observateur est sensible à la trouvaille amusante et à la comparaison, peut-être insolite, quelque sorte, pour lui, une récréation.[6]». En réalité, l’exposition ne peut être visible aujourd’hui que par un nombre restreint de personnes, dont, principalement, le personnel du CEA. Dans ce cadre, quelle est la place des archives au sein du CEA ?

En réalité, la politique archivistique du CEA n’a été mise en place que récemment. C’est en 1985, lors du quarantième anniversaire du CEA, que l’organisme propose une réflexion sur la gestion des archives publiques, et s’interroge sur la conservation de son patrimoine. Cependant, malgré l’article 10 du décret 79-1037 datant du 3 décembre 1979, attestant « qu’un établissement public peut assurer la gestion de ses archives avec l’accord de son administration et de la Direction des Archives de France, le CEA est critiqué par cette même direction pour son manque de gestion, faute de moyens et de compétences. [7] De 1990 à 2000, la Mission archives et histoire fait place à un nouveau service, le « Service archives », qui s’ouvre en se professionnalisant. La recherche d’une gestion archives coordonnée a amené les professionnels à se doter d’un outil de gestion dédié tant pour les archives intermédiaires que définitives. « En résumé, la production d’archives CEA reflète cette diversité et permet d’étudier autant l’histoire du CEA que l’histoire des sciences (robotique, nucléaire, astrophysique, biologie), en passant par la sociologie (les filières de recrutement) ou encore l’histoire des relations internationales au travers des liens du CEA avec les instances inter-gouvernementales et les collaborations scientifiques (relations avec l’Euratom, les États-Unis, etc.). »[8] Cependant, il semblerait qu’en 2013, le CEA ne gérait encore ses archives qu’irrégulièrement et de manière peu intégrée. Aujourd’hui, la gestion de ces archives reste peu étudiée, ce qui semble pourtant être essentiel pour l’histoire des disciplines scientifiques abordées par le CEA et ayant a trait à l’énergie atomique. Précisons également qu’une seule petite salle, à l’intérieur de l’immense bâtiment nucléaire, présentait les affiches que nous avons évoqué plus haut. Ce patrimoine archivistique est donc peu valorisé, peu connu du public.

3. L’art au CEA : art contemporain et industrie

La visite du bâtiment nucléaire nous a permis d’aborder la présence de l’art contemporain au sein d’exposition temporaire présenté au CEA. Le dialogue entre art contemporain et patrimoine industriel relève d’une histoire récente. Si certains bâtiments comme des manufactures – nous pensons notamment à la Manufacture des Oeillets à Ivry, où se trouve le centre d’art contemporain le Crédac – abritent des centres d’art contemporain dans leurs murs, et dont les expositions suivent l’actualité de l’art, la question d’une valorisation d’une histoire industrielle au sein de son propre lieu d’activité est encore un cas différent. Lorsque nous nous sommes rendu à l’intérieur du bâtiment nucléaire, nous avons appris qu’une artiste était alors en résidence. Hélène Launois, qui se qualifie « d’anthropologue » et présentait son exposition « Mon Beau Nuage » en novembre 2018, après avoir mené un an de recherche-création en lien avec les chercheurs du CEA[9]. Le titre de l’exposition semble rejoindre la critique ironique de Jacques Castan à propos des affiches liées aux risques de la radioactivité. Le nucléaire est dangereux, laid, mais l’art, l’illustration, permet de transcender la peur du risque, la peur du danger. Il transforme ce danger en « fatalité positive », et la laideur du nuage toxique, cancérigène, mortel, en beauté, en paysage sublime, digne de contemplation.

Cette résidence semble avoir été organisée et gérée par l’Unité de Communication du Centre CEA de Saclay. Il est intéressant de constater qu’une telle exposition, organisée par l’Unité de communication du site de Saclay sera plutôt géré, au CNES (Centre national d’études spatiales) par un véritable Laboratoire art et science. Ainsi, depuis le début des années 2000, l’Observatoire de l’Espace – le laboratoire arts-sciences du CNES (Centre National d’Études Spatiales) – a pour vocation de rendre l’Espace accessible à chaque citoyen par d’autres moyens que la vulgarisation scientifique. Pour ce faire, il offre son soutien à la création dans le domaine des arts visuels, du spectacle vivant ainsi que de la création littéraire, notamment par le biais de la revue semestrielle Espace(s), et favorise les relations entre les arts et les sciences. Pour autant, on note l’existence de « l’Atelier arts sciences », composé d’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences-Meylan et du CEA, associés depuis 2007 dans un laboratoire commun de recherche aux artistes et aux scientifique. Ce dernier fut créé à l’initiative de Jean Therme, directeur du CEA Grenoble et Antoine Conjard, directeur de l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences – Meylan. Dans le cadre de EXPERIMENTA, la Biennale Arts Sciences 2020, l’Atelier Arts Sciences (plateforme de recherche commune au CEA et à l’Hexagone Scène Nationale Arts Sciences) lance un appel à candidature pour EXPERIMENTA, le salon qui se tiendra à Grenoble du 11 au 15 février 2020.

Cette recherche nous prouve que l’innovation technologique – spatiale, nucléaire, ou autre – place de plus en plus l’art contemporain comme principal médiateur d’une activité parfois controversée. Cette médiation de la science ou de l’industrie par l’art contemporain permet d’appréhender les objets sous un jour nouveau, et de rapprocher les sciences dures d’un public souvent déconnecté et peu connaisseur de la recherche fondamentale et de sa signification. Toutefois, Jean-Marc Lévy-Leblond constate que « ce n’est pas parce qu’on utilise un moyen technique que l’on éclaire les connaissances scientifiques qui le sous-tendent. Les artistes de la Renaissance qui inventent la peinture à l’huile en utilisant des solvants et des pigments nouveaux, ne nous disent rien sur la chimie. Les moyens techniques mis en œuvre n’ont pas de rapport nécessaire avec le contenu de l’œuvre. Ce n’est pas parce qu’un artiste créera une œuvre numérique aussi valable qu’elle puisse être, que cela nous aidera à mieux comprendre le statut de l’électronique et de l’informatique dans la société. Les vidéos de Bill Viola sont sublimes, mais ne parlent pas de la technique elle-même. Ne confondons donc pas ce que l’art pourrait nous dire de la science et de la technique avec la façon dont il les utilise. »[10] Aussi doit-on rester critique sur l’art médiateur d’un savoir scientifique[11].

II. La visite du LARSIM : lorsqu’un laboratoire de recherche en science-physique pense la médiation scientifique

1. Présentation du laboratoire et enjeux de la vulgarisation scientifique

Le Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière (LARSIM) est un service de recherche français de la Direction des sciences de la matière et du commissariat à l’Energie atomique, et aux énergies alternatives. Depuis 2006, il est dirigé par Etienne Klein depuis 2006. Ses missions concernent notamment des travaux de réflexions sur la science physique contemporaine (matière noire, théorie de la gravitation, mécanique quantique, ondes gravitationnelles…) en lien avec les enjeux tant sociétaux que philosophiques de la discipline. Le LARSIM travaille notamment sur l’éthique des entreprises, appliquée à des structures diverses telles que le Ministère de la Défense. Après une conversation avec le directeur du laboratoire, Etienne Klein nous précisait que l’éthique du LARSIM revient à éliminer la question de la morale, et qu’il s’agit de l’application d’une méthodologie de prise en compte de toutes les parties prenantes d’un projet, en étudiant leur revendication et ainsi prendre la « meilleure décision possible » face à une interrogation ou un problème. Le LARSIM est également tourné vers le public, par des actions de vulgarisation scientifique.

Jean Caune constate en effet que « depuis une quarantaine d’années que la science et les techniques doivent faire face à la critique de la « religion du progrès », qui postule l’articulation entre progrès scientifique et progrès social. Dans le même mouvement, les sciences de la nature ont été l’objet d’une « mise en crise » par les sciences sociales, dans leur régime de savoir et de vérité. D’un autre côté, il est demandé à la culture scientifique et technique de participer à la « mise en culture de la science » [12]. Aujourd’hui, nous pouvons donc, comme lui, s’interroger du point de vue des sciences de la communication, sur le statut et la nature des médiations à l’œuvre dans les discours et les dispositifs de mise en scène de l’activité scientifique. Aussi, comment le LARSIM envisage-t-il la problématique de la médiation scientifique ? En 2009, un ouvrage de Baudoin Jurdant, qui fait suite à sa thèse de 1973 [13], posait déjà la question : quel rôle la vulgarisation joue-t-elle ? A qui s’adresse-t-elle ? Il entend ainsi dévoiler les pouvoirs à l’œuvre dans une pratique de communication des sciences telle que la vulgarisation. Cette analyse, que l’on retrouve à la même époque chez Philippe Roqueplo (1974), est caractéristique de l’approche critique de la circulation sociale des savoirs scientifiques et techniques qui voit le jour à l’époque. B. Jurdant montre que les modes de communication des chercheurs ou des médiateurs scientifiques et les formes de la circulation sociale des connaissances s’inscrivent dans des enjeux de pouvoir. Concernant le LARSIM, nous nous rapprochons de la vision de Mathieu Quet, docteur en sciences de la communication, lorsqu’il énonce le fait « qu’il y aurait beaucoup à gagner à penser la communication des sciences et ses enjeux de pouvoir de manière globale, c’est-à-dire à la fois sur un plan empirique (médias, technologies de communication, dispositifs de diffusion des connaissances) et sur un plan conceptuel (par un effort de formalisation des processus de circulation des savoirs). » [14]

2. Le LARSIM : un laboratoire qui pourrait être au service des musées ?

Lors de notre visite au LARSIM, un showroom (présenté par le Directeur du LARSIM, Etienne Klein, ainsi qu’un doctorant, Yohann Guffroy) visait à nous faire connaitre trois dispositifs de médiation scientifique.

Tout d’abord, un cabinet de curiosité, où il est possible de scanner des objets via une interface électronique, relié à un écran générant les informations liés à ces derniers. Ce dispositif, qui nous a paru particulièrement pertinent, reprend le principe d’exposition de « choses rares, nouvelles, singulières » (Littré) des cabinets de curiosités de la Renaissance. Ce cabinet de curiosité aurait le mérite d’être « miniaturisé » (notamment pour le jeune public), et pensé de manière plus complexe pour être appliqué à d’autres collections ou publics. Puis, une maquette de la sonde Herschel, télescope spatial infrarouge opérationnel de 2009 à 2013, placée dans un cube en verre ; surmontée d’une interface tactile. Le tout, placé en face d’un écran où la navigation, permet de découvrir la sonde en trois dimensions, et d’accéder à des informations précises – en naviguant sur les parties de la sonde- via l’interface tactile située au dessus du cube. Enfin, un logiciel, sorte de grand Wikipédia permettant d’accéder à l’histoire des galaxies.

Le deuxième dispositif semble particulièrement problématique. En effet, les informations diffusées paraissaient extrêmement complexes, et seraient inaccessibles pour certains publics en contexte muséal. Une diapositive présentait notamment la génération d’un nuage de points représentant les occurrences et les citations de la mission parue sur différents supports, contenu difficile d’accès de prime abord, bien qu’intéressant d’un point de vue de la documentation du projet. Le contenu des informations cliquables semblait davantage profiter à un public de connaisseurs. De plus, se demander si ce dispositif serait appropriée pour valoriser une autre collection patrimoniale apparait comme une question trop vaste pour pouvoir y répondre de manière pertinente, tant la valorisation des collections reposent sur des questions complexes : en matière de préservation, de conservation, de contexte d’exposition et de choix patrimoniaux. Toutefois, ce format de monstration nous immerge de façon pertinente dans un projet scientifique d’envergure, développé par l’Agence Spatiale Européenne et dont l’objectif consistait à réaliser des observations astronomiques dans le domaine de l’infrarouge lointain et submillimétrique.

Le problème consiste certainement en la réalisation de ce dispositif ex nihilo, et en la méconnaissance de l’hétérogénéité des publics qui pourraient être confrontés à ces outils de médiation (publics empêchés, personnes âgées, ou encore personnes peu familières avec les outils numériques). A ce sujet, Joëlle Le Marec consacre sa thèse de 2001 à propos du « Public : définitions et représentations »[15] La méconnaissance d’un public précis et de l’intégration des dispositifs dans un musée particulier, place le LARSIM dans une position complexe, qui lui octroie les capacités à proposer des outils de médiation innovants mais qui semblent cependant peu adaptés – pour l’instant – à une commande publique[16]. En effet, la médiation scientifique nécessite le regard et l’apport de compétences d’acteurs du milieu de la culture et de l’art en général, qui sont au fait des politiques patrimoniales, et par là-même, oblige à une coopération interdisciplinaire.

Cette interdisciplinarité, défendue par le LARSIM, demande à être encore plus prégnante si certains projets devaient être mis en place concrètement.

D’autre part, si la communication scientifique peut être débattue concernant les objets mis au point par le laboratoire, c’est également à l’intérieur même du CEA qu’elle devrait être étudiée. Notre visite a permis d’informer le LARSIM sur l’existence d’un autre laboratoire, le LAPA (Laboratoire archéomatériaux et prévision de l’altération, spécialisé dans les systèmes composites constitués pour partie de matériaux métalliques), dont l’équipe avait méconnaissance jusqu’alors. Il paraît étonnant que les laboratoires ne communiquent pas entre eux, à l’intérieur même de l’institut de recherche, ces derniers participant pourtant d’une même réflexion. Une vision complètement décloisonnée des savoirs à l’intérieur même du CEA semble sûrement utopique ; néanmoins, l’équipe du LARSIM semblait curieuse de comprendre quelles sont les activités du LAPA.

La visite a permis de mettre en valeur des problématiques essentielles concernant la conservation et la patrimonialisation de l’informatique, du numérique, du digital. La conservation des sites web, ou encore des bases de données, relève bien d’un défi futur. La patrimonialisation des données en Sciences Humaines et Sociales est déjà abordé par les acteurs de la culture. Francesca Musiani et Valérie Scafer consacrent un article récent sur le sujet[17], et insistent sur le fait que « La définition du « patrimoine numérique » promue par l’Unesco dans sa Charte sur la conservation du patrimoine numérique (2003), en désignant aussi bien le patrimoine numérisé que des ressources « d’origine numérique » (« qui existent uniquement sous leur forme numérique initiale »), implique de penser le patrimoine numérique tant dans la continuité et la durée que dans la rupture.» Une réflexion sur la patrimonialisation du numérique devrait sûrement être menée à un niveau plus global, ce qui obligerait citoyens et politiques à se poser les bonnes questions concernant le Big Data, ces architectures informationnelles qui font désormais parties de notre culture et qui présentent des spécificités en fonction des disciplines, des pays, des domaines d’activités.

3. Comment envisager un musée d’entreprise au CEA ?

Alors, quel musée pour le CEA ? Lors de notre visite, nous avons appris, par la guide, qu’un projet de musée était en cours de réflexion au Centre. Comment envisager un musée au sein d’un site comme celui de Saclay ? Car « Malgré la diversité apparente des muséographies, la plupart des musées ont en commun, d’ailleurs comme la plupart des musées techniques, d’être une reconstruction de l’histoire réduite à ses seuls aspects positifs. » écrit Paul Rasse dans un article de 1995.[18] Il ajoute également très justement qu’il « est indispensable que les entreprises aient une politique de conservation de leurs archives et de leur patrimoine, cependant leur présentation et leur valorisation muséographique exige une équipe de professionnels indépendant et une pérennité que ne peut assurer seule une entreprise trop liée aux aléas de la conjoncture économique et aux revers situations florissantes. » Les instituts du centre de Saclay sont neuf :

  • Grand accélérateur d’ions Lourds (GANIL)
  • Institut d’imagerie biomédicale (I²BM)
  • Institut de biologie et de technologie de Saclay (iBiTec-S)
  • Institut de Physique Théorique (IPhT)
  • Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN)
  • Institut Rayonnement Matière de Saclay (IRaMis) : dont fait partie le LAPA et le LARSIM
  • Laboratoire d’Intégration des Systèmes et des technologie (LIST)
  • Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE)

L’IRAMIS met en œuvre des installations et équipements scientifiques de premier plan et est actif autour de Grands Instruments Européens dont les synchrotrons (SOLEIL, ESRF, ELETTRA…). Il est présent dans quatre Equipex (équipements d’excellence, désignant des projets financés par le grand emprunt et destinés à améliorer les équipements des laboratoires de recherche scientifique français), et quatre Labex (Laboratoires d’excellence, instruments du programme d’investissement d’avenir destiné à soutenir la recherche d’ensemble d’équipes sur une thématique scientifique donnée).

Ainsi, le CEA aurait tout intérêt à penser l’histoire de la science à travers l’histoire de son patrimoine. La recherche fondamentale, qui innerve tous les métiers et toutes les activités humaines, possède également une responsabilité quant à la diffusion de ses connaissances et de son savoir. Quels objets pourraient être montrés dans le cadre de la création d’un musée, dans quel but ? Comment opérer à un choix pertinent ? Un parcours délimité ne viendrait-il pas illustrer une histoire erronée de la science ? Quels seraient les problématiques soulevées par la chronologie ? Comment les expositions croisant arts et sciences, particulièrement actuelles, peuvent-elles se positionner face à une telle entreprise muséale ? Envisager une réflexion globale sur le patrimoine de la recherche fondamentale pourrait permettre de faire des choix patrimoniaux pertinents : tant pour une collection qui serait permanente que pour imaginer des expositions temporaires.

Par ailleurs, au-delà d’un musée focalisé sur l’histoire du nucléaire du CEA, ou sur son architecture, comment envisager, plus globalement, l’histoire de la construction du territoire par cet institut de recherche de premier plan ? En effet, si le CEA façonne la science, il façonne et a toujours façonné le social. Que reste-t-il de la mémoire – professionnelle, populaire, paysagère – des débuts du nucléaire en France ? Si la Boule de Chinon, convertie en Musée de l’Atome se visite depuis 1986, il est peu probable que ce dernier mette en exergue la mémoire sociale et territoriale, selon une approche écomuséale.

Conclusion

La visite du Commissariat à l’Energie Atomique, lapidaire en terme d’informations, nous a toutefois permis de comprendre les enjeux patrimoniaux auxquels peut faire face un grand centre de recherche. Nous avons constaté qu’il était complexe, pour les employés d’un tel institut, de mesurer la complexité de certaines situations muséales. L’ensemble architectural qui abrite les laboratoires et les machines est en lui-même une véritable œuvre d’art, qui mériterait d’être davantage ouvert au public. Par ailleurs, soumis à des règles de confidentialité, le LARSIM n’a pas communiqué sur les institutions avec lesquelles il travaille lorsque ce dernier évoquait une participation éthique à la réflexion des entreprises. Envisager un musée d’entreprise met en jeu l’objectivité de la connaissance scientifique.

Cependant, bien que la guide nous ayant présenté les locaux proposait une approche scientiste du patrimoine, cela n’a pas manqué de nous interpeller et permet justement de poser un regard critique sur la légitimité d’un tel institut à créer un musée. Il serait passionnant, pour autant, d’imaginer une structure dans laquelle des conservateurs ou autres acteurs de la culture viendraient s’approprier ce lieu de savoir et de connaissance, intéressant par l’ambivalence de son statut : tenu au secret, tout en voulant s’ouvrir aux publics. Penser la radioactivité et le patrimoine culturel, c’est aussi se rappeler que les techniques nucléaires sont utilisées en muséologie, et permettent de garantir l’authenticité des pièces, d’en apprendre toujours plus sur l’histoire des œuvres et des hommes.

Plus largement, et Claude Allègre l’évoquait déjà dans les années 90, dans son ouvrage Economiser la planète, l’ouverture des connaissances et des savoirs scientifiques permettraient de refonder la pensée écologique, d’ouvrir le débat et de tenter une meilleure compréhension – physique, chimique – des différentes énergies. En effet, Claude Allègre écrit : « une analyse scientifique sérieuse aurait permis de montrer que le charbon ou les lignites ne constituent pas des sources d’énergie « propres », de faire comprendre que les eaux sortant des centrales nucléaires ne sont nullement radioactive, etc. En fait, le mouvement écologique se constitue par l’appropriation d’un terme désignant une discipline scientifique – l’écologie – sans le support de connaissances correspondant » (p24.). Ainsi, ouvrir les savoirs est source d’actions en commun – actions réfléchies sur la longue durée -, d’une intelligence collective dans l’imagination du monde de demain.


Bibliographie

Ouvrages

ALLEGRE, Claude, Economiser la planète, Fayard, Le temps des Sciences, 1990, 379p.

BERGERON Louis, DOREL-FERRE Gracia, Le patrimoine industriel, un nouveau territoire, Paris, Liris, 1996, 127p.

CONNER Clifford, Une histoire populaire des sciences, L’Échapée, 2011, 560p.

FRANCASTEL Pierre, Art et Technique, Gallimard, 1956, 293p.

JURDANT Baudoin, Les problèmes théoriques de la vulgarisation scientifique, Archives contemporaines, 2009, 198p.

TOPCU Sezin, La France nucléaire. L’art de gouverner une technologie contestée, Seuil, 2013, 349p.

Ressources en ligne

Caune, J. (2008). « La culture scientifique : une médiation entre sciences et société. Lien social et Politiques », (60), 37–48. https://doi.org/10.7202/019444ar

Delmas Sophie, Frossard Odile, « Les archives du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives : organisation de la fonction et exploitation des fonds historiques d’un grand organisme public, acteur clé de la recherche », in La Gazette des archives, n°231, 2013-3. Les archives des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. pp. 173-182.

Francesca Musiani et Valérie Schafer, « Patrimoine et patrimonialisation numériques », RESET [En ligne], 6 | 2017, mis en ligne le 18 octobre 2016, consulté le 07 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/reset/803 ; DOI : 10.4000/reset.803.

Mathieu Quet, « Pour une approche communicationnelle des enjeux scientifiques et techniques » Canadian Journal of Communication Vol 39 (2014).

Paul Rasse, « Les musées d’entreprise : quelle médiation de l’histoire ? », Communication et organisation [En ligne], 7 | 1995, mis en ligne le 26 mars 2012, consulté le 07 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/communicationorganisation/1768 ; DOI : 10.4000/communicationorganisation.1768

« La science à la recherche de sa culture », Entretien avec Jean-Marc Lévy Leblond, L’Observatoire, 2012/2 (N° 41), p. 35-40. URL : https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2012-2.htm-page-35.htm

Thèses et colloques

Joëlle Le Marec. « Le public : définitions et représentations ». Bulletin des bibliothèques de France, Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques (ENSSIB), 2001.

Colloque international, « Quel avenir pour un territoire post-nucléaire ? » – 12 novembre 2018, CCI Sud Alsace Mulhouse.

Articles

« Destins d’objets scientifiques et techniques – la rencontre entre anatomie et informatique, le MIND 1024 », ACONIT, 21 décembre 2018, paru dans EthnoSciences Grenoble.

https://www.echosciences-grenoble.fr/articles/destins-d-objets-scientifiques-et-techniques-la-rencontre-entre-anatomie-et-informatique-le-mind-1024-10-10-annee-2018 (en ligne, consulté le 07.01.2019)


 

[1] Site web du CEA : http://www-centre-saclay.cea.fr/

[2] Colloque international, « Quel avenir pour un territoire post-nucléaire ? » – 12 novembre 2018, CCI Sud Alsace Mulhouse.

[3] Une exposition intitulée « Doisneau chez les Joliot-Curie, un photographe au pays des physiciens. Impressions » conçue par le Musée des Arts et Métiers à Neurospin fut présentée sur le site de Saclay en Juin 2009.

[4]  Légendes des photographies numérotées :

  1. Le restaurant dans les années 1950 / © Chevojon, © Fonds Perret Frères, CNAM/SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XXe siècle/Auguste Perret/UFSE/SAIF‐2014.
  2. La structure porteuse intérieure en béton et les sheds © Suresh Pajaniradja, 2013.

[5] Sezin Topçu, La France nucléaire. L’art de gouverner une technologie contestée, Seuil, 2013, 349p.

[6] Rodier J., Guérin C, « Information et éducation en matière de radioprotection », Bulletin d’informations scientifiques et techniques, CEA, Saclay, n°72-73, mai-juin, 1963, p.91-98. Extrait du cartel présent dans la petite salle situé dans le bâtiment nucléaire.

[7] Delmas Sophie, Frossard Odile. « Les archives du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives : organisation de la fonction et exploitation des fonds historiques d’un grand organisme public, acteur clé de la recherche ». In: La Gazette des archives, n°231, 2013-3. Les archives des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. pp. 173-182.

[8] Ibid. p179.

[9] Ces précisions sont données par une vidéo de présentation de l’artiste sur Youtube.

[10] « La science à la recherche de sa culture », L’Observatoire, 2012/2 (N° 41), p. 35-40. URL : https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2012-2.htm-page-35.htm

[11] A ce titre, le site d’EDF est particulièrement intéressant à étudier. Voir l’article : « Graffitis géants : quand l’art s’invite sur les centrales », juin 2015.

[12] Caune, J. (2008). La culture scientifique : une médiation entre sciences et société. Lien social et Politiques, (60), 37–48. https://doi.org/10.7202/019444ar

[13] Baudoin Jurdant, Les problèmes théoriques de la vulgarisation scientifique, Archives contemporaines, 2009, 198p.

[14] Mathieu Quet, « Pour une approche communicationnelle des enjeux scientifiques et techniques » Canadian Journal of Communication Vol 39 (2014) 651–662pp.

[15] Joëlle Le Marec. Le public : définitions et représentations. Bulletin des bibliothèques de France, Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques (ENSSIB), 2001, 46 (2).

[16] A ce sujet, se reporter à l’article de Séverine Derolez, La patrimonialisation des objets scientifiques contemporains et leurs contextes de valorisa­tion : Cas de l’accélérateur de particules Cockroft-Walton (thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication, uni­versité de Lyon, soutenue le 8 décembre 2016, 435p.

[17] Francesca Musiani et Valérie Schafer, « Patrimoine et patrimonialisation numériques », RESET [En ligne], 6 | 2017, mis en ligne le 18 octobre 2016, consulté le 07 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/reset/803 ; DOI : 10.4000/reset.803.

[18] Paul Rasse, « Les musées d’entreprise : quelle médiation de l’histoire ? », Communication et organisation [En ligne], 7 | 1995, mis en ligne le 26 mars 2012, consulté le 07 janvier 2019. URL : http://journals.openedition.org/communicationorganisation/1768 ; DOI : 10.4000/communicationorganisation.1768

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *